Mme Royal vs Mme Aubry et les autres

Publié le par Vince

Encore une paye que je n'avais pas écris sur ce blog... Et dire que j'avais promis de terminer mon récit de voyage an Amérique Latine ! Je dois avouer que la rentrée m'a quelque peu empêché de poursuivre cette tâche qui, soit dit en passant, est titanesque et un peu fastidieuse. Je ne promets plus de terminer le récit, mais je promet d'essayer... Si cela intéresse les quelques maigres personnes qui parcourent encore, de temps à autre, les pages de ce blog (au passage, manifestez-vous, ça m'aidera !).

En attendant, je reviens surtout à cette tribune en tant que socialiste. Et croyez moi, pour être et rester socialiste en ces temps incertains, il faut bien du courage ! Nous sommes aujourd'hui, au lendemain de l'affligeant Congrès de Reims, à la croisée des chemins puisqu'il nous faut, jeudi, désigner notre nouveau 1er secrétaire, celui ou celle qui succédera à François Hollande.

Et le choix est crucial. On parle ici et là de changement majeur, de rénovatgion nécessaire du PS, de renouvellement de l'éuipe dirigeante... En effet, l'idée est de ne pas prendre les mêmes pour recommencer les mêmes erreurs que précédemment.

Après le Congrès de ce week-end, à partir des 6 motions en lice ont émergé trois candidatures : Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon. Autrement dit, la victoire de Ségolène Royal lors du vote sur les motions (elle a reçu 29 % des suffrages, contre 24 % pour Aubry et 19 % pour Hamon) n'a pas réellement donné lieu à discussions, chacun défendant ses positions. A peine tenons nous une relative simplification avec le retrait de Bertrand Delanoë de la course, avec soutien (hier) à Martine Aubry.

Et pour être sincère, cette "simplification ne m'arrange guère". En effet, je considérait M. Delanoë comme étant le mieux à même de porter une rénovation du parti. En effet, il est un homme à poigne, probablement celui qui est le plus susceptible d'apporter la touche d'autoritarisme dont ont besoin tous les partis pour mener leur rôle d'opposant à la majorité sans verser dans un consensualisme mou qui a trop souvent miné le PS ces dernières années. Et puis, maire talentueux de la Capitale, il s'est entouré d'un certain nombre de jeunes cadres du PS (malgré le soutien de F. Hollande lui-même) qui pouvaient laisser présager un renouvellement générationnel.

Seulement voilà, M. Delanoë ne se présente pas. Il sort de lui-même de la course et cloture son parcours de bien mauvaise manière. A vrai dire il s'est grillé tout seul. Il n'a pas fait campagne, il n'a pas su rassembler. La crise, à la marge, ne lui aura peut-être pas servi. Mais cela reste secondaire, comme finalement l'échec de M. Delanoë est secondaire dans son retrait. Parce qu'il y a une stratégie là derrière. Le Tout sauf Royal, plus comunément appelé TSS, s'est mis en place et B. Delanoë a préféré donner toutes ses chances à Martine Aubry d'être élue à la tête du PS pour éviter que Mme Royal n'en prenne les commandes et intégrer lui-même, par retour d'amabilités, les instances dirigeantes du parti. Echange de bon procédé donc, B. Hamon restant à l'écart avec un projet qui ressemble plus au passé qu'à l'avenir. Il sera très probablement présent dans l'équipe dirigeante quel que soit le 1er secrétaire, car il incarne un courant qui est récemment monté en puissance au PS et qu'il faut bien évidemment représenter.

Face au front TSS, crédité d'une quasi-majorité puisque Aubry et Delanoë ont recueilli chacun environ 25 % des voix lors du vote des motions, il y a notamment Mme Royal. Arrivée en tête lors du vote des motions donc, elle a fait des propositions lors du Congrès de Reims qui ont été rejetées et mise aujourd'hui sur un plébiscite au sein du PS pour balayer les éléphants qui se liguent pour la contrer. Dans cette bataille rangée, elle paraît bien seule et, à vrai dire, un peu juste. l'arithmétique ne joue pas en sa faveur, et à l'entendre elle sait que la partie ne sera pas facile.

Mais dans ce rapport de force l'arithmétique n'est pas le seul critère. Un exemple ? Moi-même. Ancien soutien de B. Delanoë, je voterai, jeudi prochain, en faveur de Ségolène Royal. Plusieurs raisons à cet apparent revirement. Tout d'abord, je refuse de voter pour un 1er secrétaire qui n'incarne rien d'autre qu'une opposition à. Je refuse de confier mon vote à une formation qui se base sur un objectif profondément négatif et très peu constructif : empêcher S. Royal d'accéder à la tête du PS.

Deuxièmement, je ne veux pas de Martine Aubry comme 1er secrétaire. Pour le renouvellement du PS et l'émergence d'une nouvelle génération dans les instances dirigeantes, avouez qu'on aura vu mieux ! Martine Aubry est soutenue par M. Fabius, M. Delanoë par M. Hollande, le compte n'y est pas ! En face, Ségolène Royal a de très loin la meilleure équipe, avec notamment Vincent Peillon, Manuel Valls... et ne figure pas dans les instances dirigeantes du parti depuis 10 ans.

Donc voilà, je rallie Ségolène Royal en partie pour l'échec de B. Delanoë, qui m'a quelque peu déçu en s'abaissant à une stratégie stérile et peu opérante. Mais je rallie également et surtout Ségolène Royal pour le projet qu'elle porte, infiniment plus positif que ceux de ses compétiteurs, pour l'équipe qui l'accompagne, infiniment plus prometteuse, et je mise sur sa ténacité, qui me semble aujourd'hui la plus propice à mener le parti socialiste vers de meilleurs lendemains.

Publié dans ensayo de opinión

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